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Trahisons Théâtre de l’œuvre (texte de Harold Pinter) Mise en scène : Tatiana Vialle

Trahisons Théâtre de l’œuvre (texte de Harold Pinter) Mise en scène : Tatiana Vialle

C’est un texte archiconnu, une pièce maintes et maintes fois jouée, et une histoire qui pourrait, à priori, ressembler à du boulevard.

Le comédien pour lequel je m’étais déplacée à l’autre bout de Paris (le théâtre de l’œuvre est vers la Place de Clichy), c’est le nouveau chouchou de la scène : Swann Arlaud, trois fois Césarisé pour ses rôles en particulier dans "Petit Paysan", et au générique de nombreux autres films.

Ce comédien est indéniablement un beau gosse, mais, (personne n’est parfait !), il est par ailleurs (comme beaucoup d’acteurs en vogue), complètement contaminé par le virus du wokisme (pro-palestinien notamment). Encore que, dans ses choix, il y a aussi son engagement pour les Gilets Jaunes et contre la réforme des retraites (il y faut du courage tant les perversions du petit tyran qui nous gouverne, sont menaçantes).  De toute façon, comme je crois qu’il faut séparer l’art de l’artiste, cela vaut bien entendu aussi pour ceux qui ont des opinions divergentes aux miennes. 

Car c’est un comédien de génie. Issu d’une famille de professionnels du spectacle, il est né à Fontenay-Aux-Roses (mon voisin donc), il est de ces acteurs qui ont une grâce naturelle, une aisance, une élégance magnétique.

S’agissant de la pièce mise en scène par Tatiana Vialle et dans laquelle il incarne l’amant, avec tellement de distinction et de bienséance, au sein du trio éculé du mari, de la femme et de l’amant, il faut reconnaitre qu'il sert très bien son rôle.

L’histoire ?

Un homme retrouve son ancienne amante deux ans après leur séparation. Ils ont eu une liaison adultère pendant sept ans. Bien évidemment, l’amant était le meilleur ami du mari.

Pour ne pas sombrer dans le vaudeville, cette pièce, écrite avec virtuosité par Harold Pinter, (prix Nobel de Littérature en 2005) croise les vérités. La femme révèle à son ancien amant qu’elle vient d’avouer à son mari cette liaison déjà ancienne. « Je ne pouvais pas faire autrement ». Or, on apprend, en remontant le temps, qu’elle ne l’aurait pas avoué récemment, mais bien antérieurement, autrement dit que le mari aurait été au courant quatre ans auparavant. Mais cette dernière vérité est-elle bien la « Vérité » ?  Ce qu’il y a d’original, c’est que l’histoire se déroule à rebours, nous remontons le temps de saynètes en saynètes.

Le masque des conventions sociales tombe peu à peu sur cette bourgeoisie qui se croit l’étalon de la bonne éducation. Les êtres sont habités par le doute, mais aussi par la perversion, la violence, la peur et la culpabilité.

Des rapports de forces brutaux surgissent au détour des conversations. Tout se passe dans ce qui est dit, ou non-dit. Il y a plein de sous-entendus, d’ambiguïtés, de mensonges, de réponses obliques, qui créent la confusion et l’opacité.

La mise en scène minimale (une table, des chaises et des rideaux de lumières qui se déplacent) joue sur les clairs-obscurs, les lumières latérales, les silhouettes. On projette simplement des images en arrière-plan pour évoquer Venise, la trattoria et le pub anglais.

Quant au théâtre lui-même, il s’agit d’une salle construite à l’italienne, fin du XIXe siècle, toute habillée de rouge, avec de grands miroirs latéraux dans lesquels se répercute l’espace à l’infini. Il ne faut pas être trop grand, car les fauteuils sont conçus, comme souvent dans les théâtres anciens, pour des petites personnes (j’allais dire des « nains » mais je veux rester politiquement correcte) .

Les autres acteurs sont très bons également, mais je voulais voir la finesse de jeu de Swann Arlaud…

Marie Kauffmann (Emma) , Marc Arnaud (Robert), Tobias Nuytten (le pizzaiolo)

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M
Pas emballée du tout par ce morceau de”trahisons” . On en vit suffisamment, de mon point de vue, pour se “distraire” et payer en plus pour le spectacle
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C
tu as raison, c'est un exercice de style un peu trop chantourné et m^me la belle gueule de Swann Arlaud ne justifie pas forcément le déplacement. Mais la salle était archi pleine!!!