Par Cerisette
On y voit deux jeunes femmes Julia et Katia, respectivement 30 et 24 ans, enfermées pour la vie dans une prison pour fous, où elles sont, au même titre que tous les autres pensionnaires, privées de tous leurs droits: non seulement civiques mais également les droits fondamentaux de mener une vie personnelle: interdiction de travailler, de se marier et d'avoir des enfants.
Naturellement elles sont démunies, elles ont été élevées constamment dans des institutions après avoir été abandonnées par leur mère, et naturellement elles ont été évaluées comme des débiles, qu'elles ne sont pas du tout;
Dès lors, elles rencontrent un chemin d'embûches , pas tellement d'ailleurs de la part de l'asile de fous dont le directeur est clairement conscient de l'abus qui a été commis à leur encontre, mais de la part de la bureaucratie de type soviétique qui sévit encore, de nos jours , en Russie.
C'est un documentaire et le réalisateur filme seulement et n'intervient pas en voix off. Ce qui n'en confère que plus de violence à la stupidité des enquêtes psychologiques (et même psychiatriques) où on leur demande par exemple de compter de -7 en -7 depuis 93 ou autres sornettes, comme l'analyse d'un dessin à partir de deux petits traits sur une feuille.
Les magistrats se retranchent derrière ces soi- disant expertises pour refuser la plupart du temps la restitution des droits fondamentaux de ces personnes.
Les images de la Sibérie sont des vues prises au travers d'un fourgon qui les emmène auprès des services sociaux, pas le temps de voir si c'est beau, mais nous avons cette impression d'être loin de tout et surtout loin de notre époque moderne!
Les portraits sont superbes, la caméra est lente mais on ne s'y ennuie pas une minute, on vit au travers des espoirs de cette communauté qui prend le parti de ces deux jeunes femmes et qui est une communauté humaine, tendre, affectueuse...et consciente de vivre dans une prison de fous.
Thème Magazine - Hébergé par Overblog