Voilà donc le livre par lequel le « scandale » arrive.
Interdit d’affichage par la Mairie de Paris, il est la cible de toutes les haines vengeresses des communautés, qui, au nom de l’anti-transphobie, sont aussi violentes que sectaires. Des plaintes sont déposées contre ses auteurs, par ailleurs menacés de mort et injuriés.
Dora Moutot et Marguerite Stern, anciennes féministes activistes toutes deux, et de « culture » juive (je ne connais pas leur religion, mais je sais qu’elles ont des parents qui ont été victimes de la Shoah) sont traitées de « nazies » (on n’en est pas à une contradiction près !), et agressées sur les réseaux et les médias, comme des criminelles.
Quel est leur crime ?
Il s’agit simplement d’avoir réalisé une enquête sur la folie trans qui s’est insinuée, d’après elles, dans toutes les couches de la société. Autrement dit, d’avoir révélé la VÉRITÉ, ce qui semble être la justification de la fatwa dirigée contre elles. Oui fatwa, j’ai bien dit, car les imprécations dont elles font l’objet sont de nature idéologique, sans lien tangible avec les réalités vécues par certaines des personnes concernées.
La question trans a pourtant bien envahi nos espaces culturels, voire politiques et économiques, au point où il devient impossible de diffuser des contenus médiatiques sans présenter patte blanche aux nouveaux inquisiteurs de la pensée qui paraissent œuvrer en toute quiétude contre la liberté d’expression.
Je ne prétendrais pas que dire la vérité ait toujours été possible et qu’il n’y ait jamais existé de censure pour les audacieux qui osaient se démarquer des informations officielles. Tous les régimes non démocratiques (et bien entendu au premier rang desquels les mal nommées « démocraties populaires » ) détestent les lumières crues de la vérité au point d’en bannir l’expression ou de la déconsidérer en affirmant qu’il y aurait des « vérités alternatives ».
Dans cet ordre d’idées, tous les populismes, ont besoin, pour construire leur hégémonie, de faire prendre aux gens des vessies pour des lanternes. Car notre monde actuel tend à ressembler de plus en plus au monde décrit par Orwell, dans son fameux roman 1984. Nous nous souvenons du MINIVER, le Ministère de la Vérité qui, dans le livre, est chargé de faire correspondre les archives avec les versions officielles du Parti. La police de la pensée réprime sévèrement toute contestation à la doxa obligatoire, empêchant ainsi une révolution de se former.
Aujourd’hui dans nos sociétés où la démocratie est en net recul, les forces progressistes, qui auraient dû défendre la justice sociale avant tout, et donc les conditions de son développement, c’est-à-dire le respect de l’Etat de droit, n’ont pas trouvé mieux que de créer une alliance objective avec les populistes les plus cinglés qui parlent de vérités alternatives, et de lancer une croisade pour proclamer le règne de l’absurde et de la déraison. On constate que ce sont les mêmes qui se posent ainsi en ministres de la Pensée et infligent des sanctions très sévères aux dissidents. C’est le retour du stalinisme, de Pol Pot et, pour prendre un exemple dans l’histoire française, du Tribunal Révolutionnaire de Fouquier-Tinville. Car il s’agit, pour les contestataires, d’être désignés comme « ennemis du peuple » et pour cela de subir une mort sociale après avoir été victimes de la menace et du harcèlement des foules anonymes toutes puissantes.
Ce n’est pas le 1er livre qui est publié pour dénoncer les dérives et excès dangereux de la question transidentitaire.
Dès 2021, Claude Habib, universitaire de renom, dans son livre : « la Question trans » (Gallimard) se disait préoccupée par le nombre exponentiel d’enfants et d’adolescents transgenres de ces dix dernières années, d’abord dans les pays anglo-saxons et dans le nord de l’Europe, puis dans le reste de l’Europe de l’Ouest. Et ce qu’elle disait était déjà de nature à la désigner comme « criminelle transphobe », à savoir « Aux niveaux chromosomique et anatomique, une femme trans reste un homme, de la naissance à la mort. C’est une évidence scientifique, mais pour les activistes, c’est un énoncé transphobe. »
Dire qu’une femme trans est un homme biologique (ce qui est parfaitement vrai) peut vous condamner à mort. Mais aujourd’hui parler de « femme » ou « d’homme » est également passible de la plus lourde des sanctions. Car il n’y a plus que des personnes « à menstrues », des vagins universels (entendre par là, l’anus !!!), des trous du devant (pour parler du vagin !!..), et il ne faut plus parler de 2 sexes car il y en a de multiples !
Pour Caroline Eliacheff et Céline Masson, respectivement pédopsychiatre et psychanalyste), qui ont écrit « La Fabrique de l’enfant transgenre » en 2022 (Ed de l’Observatoire), la question la plus préoccupante, c’est l’économie de la transidentité à destination des jeunes enfants. Les dommages physiques causés par les bloqueurs de puberté sont mal connus, mais il faut dès aujourd’hui penser aux dégâts psychologiques d’une « réponse » univoque aux problèmes des pré-adolescents par le biais de la « contagion transitionnelle ».
L’avantage du livre de Dora Moutot et Marguerite Stern, c’est que, dans la continuité, des deux essais évoqués ci-dessus, il contient de nombreux interviews, témoignages et enquêtes sur la flambée des cas actuels de dysphories de genre.
Le livre est extrêmement documenté, très vivant, ancré dans le réel, ce qui fait qu’il montre les conséquences tangibles de toute l’économie de la transition. Car il y a bien des intérêts économiques à cette « promotion » du transgenrisme. Il se vend à ce sujet, de nombreux accessoires, de nombreuses médecines, de multiples équipements, de grandes opportunités de nouvelles infrastructures, d’investissements financiers, de services d’accompagnement, de prise en charge etc… Ces nouveaux marchés aiguisent l’appétit de multinationales qui y voient l’occasion de développer de la recherche/développement pour des sociétés riches et si saturées qu’elles ne génèrent plus suffisamment de croissance. En ce sens, on ne comprend pas bien ce que vient faire le populisme de gauche dans le soutien à ce marché, à moins de n’y voir qu’une tactique élective…
Les thèses des auteurs sont globalement les suivantes :
Il ne faut pas mutiler les enfants en leur créant des dommages irréversibles.
Je n’ai rien vu, dans tous les exemples présentés, de haine contre les personnes qui veulent changer de sexe, (et pour lesquelles il s’agit d’une vraie souffrance), pas plus que je n’ai lu une ligne discriminante ou transphobe ou même "phobe" tout court.
Il y a un fil rouge dans ce livre, occupé par un personnage haut en couleur qui est nommé Robert, 65 ans, qui a effectué une transition sociale sous l’identité de Catherine, qui est devenue lesbienne (donc toujours attiré(e ?) par les femmes) et dont l’apparition est à chaque fois pleine d’humour.