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Sept hivers à Téhéran (film 2023 Steffi Niederzoll)

Sept hivers à Téhéran (film 2023 Steffi Niederzoll)

Que dire devant ce documentaire qui, à l’aide de documents d’archives et de témoignages, principalement de la famille exilée, retrace la vie et le destin d’une jeune Iranienne qui a été pendue pour avoir tué son violeur ? Que dire si ce n’est qu’il ne faut pas s’habituer, qu’il ne faut pas trouver que c’est loin l’Iran, qu’il ne faut pas s’endurcir et banaliser ce qui, hélas, est devenu commun dans l’un des paradis d’Allah les plus retentissants ?

Car finalement, c'est de dictature qu’il s’agit. Sous couvert de religion, de piété, de respect des règles de la charia, c’est bien un des pires régimes qui soit au monde et nous en avons eu encore l’an dernier la preuve, s’il en fallait encore. L’an dernier, suite aux manifestations demandant la fin du régime des Mollahs, ces représentants de D.ieu sur terre, plus de 500 personnes ont été exécutées.

Voilà. La dictature religieuse exécute ceux qui contestent la corruption et l’absence de liberté. C’est Allah qui doit se réjouir ! Que de crimes, ils ont commis, que de tortures, ils ont perpétré en son nom !

Mais quelle abomination !

La pauvre fille dont il est question dans ce film documentaire a tué son violeur en lui plantant un couteau entre les omoplates. Donc c’est la peine de mort ! De toute façon, qu’elle se soit défendue ou non, la peine aurait été la même : la mort sociale si on est violée, la mort par exécution si on se défend. Dans son cas, fort heureusement, elle avait des parents extraordinaires, très modernes, très conscients des difficultés qui allaient peser sur leurs filles (ils en avaient trois). Mais la peine de mort, c’est le tarif de la charia, c’est le tarif de la loi du Talion, œil pour œil, et c’est tout. Et pourtant cette histoire se passait pendant une période relativement libérale en Iran, (début des années 2000) alors maintenant ?

La jeune fille avait 19 ans et son agresseur l’a piégée dans son appartement. Son agresseur était soi-disant chirurgien, en tous les cas, c’était un membre de la sécurité d’Etat et il a donc été protégé à ce titre. Le procès n’a bien entendu pas été équitable, les juges les plus objectifs et impartiaux ont été mutés, et elle a dû se défendre quasiment seule, bon nombre d’avocats ayant renoncé à plaider pour elle.

La jeune fille a passé 7 ans en prison avant d’être exécutée. En effet, en Iran, la famille de la victime a toujours le droit de faire gracier le/la coupable, en lui accordant le pardon. Généralement, les familles versent de l’argent en dédommagement. Mais dans le cas présent, la famille de la victime aurait voulu qu’elle mente et accepte de dire que l’homme ne l’avait pas agressée, elle, la jeune fille de 19 ans. Elle a attendu 7 ans, pour laisser le temps à la famille de la « victime » de faire son  deuil et d’accepter une transaction. Mais rien du tout, cette famille, hyper « religieuse » voulait sa vengeance et l’a eue.

Ajouter la honte à l’injustice, voilà ce que la religion de ces gens-là exigeait.

Il n’y a rien de religieux ni de moral dans ce pays, il n’y a qu’une affreuse dictature corrompue. Que tous ceux qui espèrent dans l’avènement d’une religion ici ou ailleurs fassent pour une fois leur aggiornamento. La famille de la victime devient donc, avec cette loi du talion, une famille d’assassins, car c’est elle qui doit procéder à l’exécution de la personne convaincue de culpabilité. C’est le fils ainé qui doit tirer la chaise pour la pendaison. Quelle horreur ! Comme cela, l’administration judiciaire n’a pas à se préoccuper de trouver un bourreau.

Il n’y a rien à tirer d’une doctrine, d’une idéologie, d’une théorie morale. Toutes les doctrines sont doctrinaires…

Un film à voir, absolument à voir, même si c'est douloureux.

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