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La vérité sous le masque (2)

Après avoir vu que l’histoire du masque remonte au plus profond de nos civilisations, je veux rechercher maintenant pourquoi certains de mes concitoyens se refusent à porter aujourd’hui, cet équipement de protection si banal et qui nous a tellement manqué au début de l’épidémie de COVID-19. Ce rejet atteint même des niveaux de violence peu compréhensibles aujourd’hui, puisque certains en arrivent même à TUER ceux qui leur demandent de se conformer aux instructions et de revêtir un masque.

Un rejet qui s’enracine dans la gestion de la crise sanitaire :  

Comment comprendre que nos gouvernants, en mars, avril, mai et juin, nous interdisent formellement de porter un masque alors que l’épidémie de COVID-19 se diffusait dans notre société ?  Cette communication signera pour longtemps le naufrage de la parole publique parmi nos concitoyens. Cette parole publique a d’ailleurs été confortée, il faut bien le rappeler, par des médecins, venus tous exprès dans les media, nous expliquer  doctement que le port du masque n’était pas recommandé, alors même qu’ils SAVAIENT, pour avoir élaboré les plans pandémie français de 2011 que les masques étaient INDISPENSABLES pour la population générale !
Population générale qui ne s’est  pourtant pas laisser tromper longtemps (c’était tellement contre-intuitif !) et a choisi (c’est mon cas) de fabriquer par elle-même (dans de vieux T-shirts et draps) ces masques si rares et si prohibés, déjouant ainsi toutes les interdictions.

Comme je viens de le dire, le masque a, de tous temps, été « ressenti » comme une nécessité face à une menace dans l’air : Une épidémie est d’abord vue comme une menace « dans l’air », à tort ou à raison d’ailleurs (l’épidémie de SIDA n’était pas une menace aérienne). Il était donc contre intuitif d’en interdire le port au moment où nous doutions le plus de l’étendue de la pandémie.  

Aujourd’hui, les mêmes gouvernants, peu scrupuleux sur la cohérence de leurs dires, font un tête-à-queue et nous imposent le port du masque (y compris dans les espaces ouverts et pour des masques tissu dont on nous disait qu’ils ne filtraient qu’à 10% !). Comment s’étonner alors que certains de nos compatriotes considèrent ces masques comme des atteintes à leur liberté et rechignent à les porter ?  Ce rejet n’est pas le propre de la France et des réactions de même type se sont fait jour dans de nombreux autres  pays (voir les récentes manifestations en Allemagne, et l’attitude des citoyens américains). Mais en France, les mensonges concernant la disponibilité des masques ont profondément heurté la population, population qui (à juste titre) doute déjà très fort de la parole publique. Je ne détaillerais pas ici les manœuvres politiciennes qui ont engendré ce désastre démocratique, mais c’est assez clair.

Mais c’est la maladie elle-même qui engendre le déni :

Ceci étant, en y réfléchissant plus profondément, il me semble que ce n’est pas tant le masque qui est remis en cause que, plus profondément, la réalité de l’épidémie et c’est bien ce qui est le plus préoccupant. Les mois passant, la peur s’éloignant, on en est venu à douter de la virulence du virus, qui, il est vrai, n’a pas abattu (comme la Peste Noire l’avait fait en son temps) le tiers de la population.  De là à penser que le virus n’est qu’une grippe qui ne concerne que nos ainés déjà fragilisés, il n’y a qu’un pas. Je suis de près les statistiques et je sais que si le COVID 19 n’est pas la peste noire, ce n’est pas non plus une simple grippe. Nous n’aurons une vision complète que dans un an tant, les chiffres sont sujets à caution dans tous les pays, mais déjà, l’excès de mortalité est supérieur à celui de la grippe. Et nous ne connaissons pas encore les séquelles que subiront ceux qui ont attrapé une forme grave de la maladie.

Par ailleurs, il est vrai que certains pays qui n’ont pas procédé à des confinements stricts (par philosophie démocratique ou sanitaire) ne s’en tirent pas moins bien que nous.  D’autres ont pris des mesures sévères et connaissent une croissance exponentielle des cas et des morts (cas de la Colombie). Dès lors, qui croire ?

De symbole de mort et de communication avec le divin, le masque devient ainsi le symbole de la tyrannie, de l’abus d’autorité et de la volonté de faire plier des populations qui ont eu le tort de se confiner, s’agissant d’une maladie de « vieux », qui n’aurait pas concerné tout le monde.

Et ceci explique, selon moi, (sans l’excuser) la violence des anti-masques. Si c’est bien ce que je pense, c’est-à-dire, le rejet de l’existence même du virus, surtout parce que celui-ci tarde à disparaître et qu’il entraine des modifications de nos habitudes de vie (ainsi qu’une crise économique sans précédent), alors le masque, symbole du monde de la peur, et porteur de toutes les dissimulations d’un pouvoir devenu illégitime, devient insupportable. La démarche mentale qui consiste à nier l'évidence s'appelle l'aliénation : Nos concitoyens récalcitrants sont pris dans une double contrainte: soit se rendre à la parole publique et admettre l'indamissible (la virulence de la maladie qui s'installe dans nos vies) , soit refuser,et vivre comme "avant" sauf que non, rien n'est plus comme avant et c'est hélas parti pour un certain temps!

Tout le monde aspire à revenir au monde d’avant, avec les sorties, les voyages, les restos, la vie quoi ! C'est très compréhensible, c'est même très légitime! C'est comme ça que le masque est devenu l’emblème de tout ce qui nous empêche de revenir à l’innocence d’une vie sans ces contraintes littéralement « étouffantes » !

Suite (et fin ) dans un prochain post...

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F
Odile merci de ton article. Il y a une démarche de "trillante" que tout le monde dénie - on ne peut pas avoir santé, liberté, et économie. C'est une forme paradoxale que l'être humain a du mal à gérer naturellement. On est dans une société qui veut tout, tout des suite et qui a oublié que la mort, la maladie sont partie intégrante de la vie. Maintenant il ne faut considérer d'une partie extrêmement limitée de la population soit représentative, et justement ce qui fait l'intérêt e notre société est la liberté de pense et d'expression. merci à nouveau de ta démarche de pensée, et une présentation très pédagogique
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C
je suis tellement contente que tu lises mes posts, je te remercie de tes commentaires très judicieux!