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L'abattage rituel de Gorge Mastromas (théâtre du Rond point)

L'abattage rituel de Gorge Mastromas (théâtre du Rond point)

L’auteur Dennis Kelly est vraiment très en vogue outre-manche, et il est maintenant traduit dans le monde entier.

Il a notamment écrit une série télévisée qui a dû être arrêtée suite à des plaintes de téléspectateurs pour la violence (!) des propos et du graphisme. Il s’agissait d’une série intitulée « UTOPIA », et diffusée sur Channel 4, où les personnages vivaient dans un monde conspirationniste, à partir d’un forum de discussion internet qui regroupait des personnes en possession d’une bande dessinée dont ils cherchaient le secret.

Né en 1970, il est l’auteur d’une dizaine de pièces depuis 2003. De sa jeunesse, on sait qu’il a un peu brûlé sa vie de moments de paresse en jobs alimentaires, mais surtout en recherchant sa voie (voix ?) dans des cuites au whisky. "I was always a drinker: it was the only thing I felt I had to offer people," dira -t-il.

De lui, et de la même metteure en scène Chloé Dabert, nous avons déjà vu « Orphelins » au 104.

A Londres, un homme couvert de sang débarquait chez son frère à l’heure du dîner. Répétitions, mots en suspens, questions sans réponses, Chloé Dabert avait bien saisi la langue et la pensée féroces de Dennis Kelly, nous entrainant dans un thriller familial intense.

Pour « L’abattage rituel de Gorge Mastromas », il s’agit du récit quasi biographique d’un homme, « raconté » par un narrateur extérieur.

Gorge Mastromas est un franc salaud, un maître du monde sans scrupules, un héros libéral type, préoccupé seulement de s’enrichir en manipulant, volant, tuant, bref en agissant en prédateur sans éthique.

Et pourtant Gorge Mastromas est juste un être humain, qui a grandi comme tout le monde, qui a connu des amitiés et des amours de jeunesse, qui a été aimé de ses parents. C’est un homme banal devenu par opportunisme et de manière archi banale un de ces loups cruels qui brisent les codes et tuent l’humanité.

De nouveau on retrouve, mais sans exagération, le trait un peu répétitif (hypnotique ?) de la langue de Dennis Kelly, et les questions qui reviennent et restent sans réponse : Lâcheté ou bonté ?

Sans réponse : est-ce la même notion ? Et le prédateur est-il la victime sacrificielle, comme le lui suggère son propre fils à la fin de la pièce ?

C’est vrai que quand on voit la réussite de ces « loups » on a directement l’envie d’échouer, comme on le disait « à mon époque » .

Notre Gorge Mastromas finit tout seul dans sa grande propriété bien sûr.

Il y a de l’humour et de la poésie dans cette pièce.

« When I first wrote it, Dennis Kelly says, "I thought it was about how capitalism had fucked things up. Then I realised it was more about corruption. Then I thought, it's not about that, it's about this bloke that learns how to lie. Now I don't think it's about any of those things. I'm not really sure what it's about, if I'm honest. »

 

 

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