avec : Sara Forestier , Vincent Elbaz , Patrick d'Assumçao ..
« Dans famille d’accueil il y a famille et accueil, deux choses que ce gosse n’a pas chez lui ».
Joli film, pas béta, pas simpliste. Et pourtant c’est le type de film sans prétention, un peu beaucoup de type « film français », pas une grosse production, assez intimiste, plutôt psychologique et quand même très social.
Sara Forestier y joue une institutrice dévouée complètement à son métier, qui prend tout trop à cœur, sa vision des enfants, son rôle (une mission pour elle), sa vocation d’enseignante, son rôle de mère seule (qui devrait tout apporter à son fils). Bien entendu elle est très touchante, c’est la marque de fabrique de cette actrice que j’ai toujours aimée.
Donc, comme institutrice, elle voudrait être (et elle y réussit), le dernier rempart de la République, la nôtre, la République française, avec ses mythes, ses idéaux, ses grandes valeurs, ses combats, son côté protecteur…
Et, contrairement à ce qu’on aurait pu voir « avant » (avant le délitement de la société, avant les crises, avant que tout se soit un peu effondré, de mon temps quoi, et bien avant moi, avec l’épopée bien française des « instituteurs de la IIIème République ») , le film peint avec beaucoup de délicatesse, la prise de conscience que tout est relatif.
Le gamin rejeté de partout, par sa mère, par les autres, par les institutions sera peut-être mieux dans une famille d’accueil, la petite handicapée retrouvera peut être une seconde protectrice qui ne sera plus la documentaliste mais l’aide de cuisine et le fils de l’institutrice fera peut-être une très bonne expérience de vie en Indonésie avec son père au lieu d’entrer tout de suite en 6ème .
C’est donc un film à la morale optimiste, ce qui fait beaucoup de bien par les temps qui courent, que nous livre une réalisatrice subtile et qui sait mettre en confiance les enfants : tous les enfants jouent de façon naturelle, ce qui est une performance.
A voir si on n’a plus confiance dans l’avenir, pour se refaire le moral…