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Soit dit en passant (Woody Allen, 2020, ed Stock)

Soit dit en passant (Woody Allen, 2020, ed Stock)

Alors là, voilà bien un sujet d’injustice à réparer d’urgence !

J’ai lu cette autobiographie de Woody Allen, non pas pour y trouver une version de l’histoire de pédophilie dont il est accusé (par qui ? pas par les tribunaux judiciaires qui ont tous conclu à son innocence (ou du moins à l’absence de preuves de sa culpabilité) ou par le tribunal de l’opinion publique ? ),  mais pour connaitre la vie d’un des plus grands réalisateurs-acteurs de cinéma de notre époque.

Et je dois dire que j’ai été scotchée par l’affaire de pédophilie qu’il traine avec lui comme le capitaine Dreyfus (oui, oui, c’est finalement du même niveau !) avait été condamné pour une trahison qu’il n’avait jamais commise.

Je le redis, la justice n’a jamais condamné Woody Allen au terme d’années de procès et même d’une demande d’entente amiable de la part de Mia Farrow, laquelle lui a proposé 7 millions de dollars pour mettre fin aux procédures, ce qu’il a refusé.

Je reviens au livre dans son entier.

Woody Allen y raconte donc sa vie, professionnelle et personnelle avec son humour habituel, fait d’autodérision et d’accès enfantins de vantardise.

De tout cela, ce qui m’a le plus intéressée c’est :

  • Le récit de son enfance, petit gosse d’une famille juive quasiment laïque (la mère devait à peu près respecter Shabbat et tenir une maison casher, le père, lui, courait les salles de jeu, et mangeait des ribs sans souci).
  • Tout ce qui concerne ses relations avec les femmes : à mourir de rire dans bien des cas. Il raconte par exemple comment Louise, une de ses femmes, s’était mis dans la tête de maigrir par des régimes tout protides, tout légumes, tout liquide et tout rien du tout, puis se levait la nuit pour ouvrir 6 boites de thon mayonnaise qu’elle avalait à même le saladier ! Ou bien quand l’une d’entre elles s’avisait, au moment où il allait entamer une belle tranche de saumon fumé, de sortir du restaurant, au cœur de Manhattan, et de lui demander de lui faire l’amour entre deux poubelles, dans une ruelle sombre, puis le ramenait en vitesse devant la suite du repas !
  • Bien entendu, j’ai lu avec intérêt sa version de l’injustice qui le frappe et qui m’a convaincue qu’il était parfaitement innocent.
  • Et enfin, j’ai apprécié le récit de ses tournages actuels, enfin ceux de ces dernières années et notamment celui de « Minuit à Paris ». Ce film a été un grand succès, mais on se souvient qu’une certaine Carla Bruni, épouse d’un certain chef de l’Etat français, y joue un petit rôle secondaire. J’ai appris qu’elle aurait bien aimé faire partie de la distribution d’un autre film de Woody Allen, mais il écrit : « son accent français était trop prononcé pour un personnage américain » !  Délicieux, n’est-il pas ?

Le reste du livre, soit plus de 50% des 350 pages m’aurait plutôt ennuyée car Woody Allen y raconte par le menu les différents tournages de tous ses films, ainsi que toutes les personnes qu’il a rencontrées et j’avoue, qu’à moins de connaitre par cœur la vie intellectuelle et médiatique des USA depuis 1950 jusqu’à aujourd’hui, la succession de tous ces gens inconnus de moi m’a donné le tournis et j’ai fini par sauter des pages.

Je dirais donc que cette autobiographie est, pour moi, à moitié réussie. Mais bon, on connait le personnage, ses failles, ses phobies, ses tics, et son côté irrésistible, son charme maladroit et son intelligence brillante et  c’est toujours amusant de le re-découvrir.

Je vais donc revenir sur l’histoire qu’il traine depuis 1992 et qui lui cause tellement de torts : a-t-il oui ou non eu une relation incestueuse avec une de ses filles adoptives, Dylan, qui avait 7 ans à l’époque ?

Ce qui est établi d’abord et sans refaire un réquisitoire, (ce qui n’aurait aucun sens surtout à mon niveau) :

  • Mia Farrow passe pour une bienfaitrice de l’humanité parce qu’elle a adopté 11 enfants dont certains étaient lourdement handicapés : l’un avait la poliomyélite, l’autre le sida, une enfant était aveugle, et d’autres connaissaient des retards mentaux. En soi, et vu de loin, c’est vrai que c’est tout à fait méritoire, ces enfants ayant non seulement le droit mais le besoin d’avoir une famille.
  • Oui, mais elle a aussi eu 4 enfants biologiques dont un qu’elle a fait passer pour celui de Woody Allen alors qu’il aurait été celui de son premier mari Frank Sinatra. Là non plus, pas de souci en apparence, d’autant que, pour moi, le père c’est celui qui élève l’enfant et pas vraiment le géniteur. Mais beaucoup des enfants adoptés racontent que Mia Farrow faisait de grandes différences entre ses enfants biologiques et ses enfants adoptés, et qu’elle n’était pas spécialement dévouée de la même façon aux seconds. Pour tout dire, elle ne s’occupait guère de toute cette smala et on peut le comprendre, c’est une actrice célèbre et très demandée à l’époque. D’ailleurs 2 de ses enfants adoptés se sont suicidés et un autre est mort de maladie.
  • Mia Farrow a été furieuse de voir que Woody Allen,( qui, c’est vrai a toujours eu une fâcheuse tendance à se fourrer dans des guêpiers), que Woody Allen s’ammourachait de Soon Yi Previn , adoptée à 8 ans avec un précédent mari. La petite, majeure à l’époque, n’avait donc aucun lien avec Woody Allen. Mia Farrow avait dit alors : « Il m’a pris ma fille, je lui prendrai la sienne » (la fameuse Dylan de 7 ans, fille adoptive de Mia avec Woody).
  • Woody Allen a épousé en 1997 cette Soon Yi, avec qui il a lui-même adopté deux petites filles. Son couple avec Soon Yi est donc très stable.
  • Woody Allen et Mia Farrow n’ont jamais vécu ensemble.

Ensuite, ce qu’il lui est reproché :

Il semblerait que Woody Allen ait posé sa tête sur les genoux de Dylan, 7 ans, alors qu’il y avait beaucoup de monde dans la maison du Connecticut de Mia Farrow et que tous regardaient la TV. Il y a aussi une question de « pouce dans la bouche » mais rien n’est avéré de ce côté-là. Et c’est tout.

Deux enquêtes approfondies seront réalisées. Une, par la clinique des abus sexuels sur enfants de l’hôpital de Yale-New Haven, demandée par la police, qui conclut que Dylan n’a pas été objet d’une agression sexuelle  « Alors que nous pouvons conclure que Dylan n’a pas été objet d’une agression sexuelle, nous pensons que, selon toute vraisemblance, que Dylan ait pu être coachée ou influencée par sa mère, Mme Farrow, sans pouvoir conclure sur ce sujet ».

L’autre investigation a été menée par les enquêteurs de la protection de l’enfance de l’État de New York, qui a récusé l’accusation d’abus sexuel sur mineur : « Il n’existe aucune preuve tangible que l’enfant dont le nom figure ici ait été sexuellement abusée ou maltraitée. La déclaration a donc été considérée comme dénuée de fondement. »

Alors même que la justice n’a jamais condamné Woody Allen, voilà que l’histoire ressurgit à l’occasion de METOO et que ce réalisateur de génie est cloué au pilori de telle façon que je ne suis pas certaine qu’il puisse tourner à nouveau dans certains pays et que son autobiographie traduite en français a même été refusée par Hachette ! Quelle honte ! Les extrémistes feraient bien mieux de se renseigner avant de lancer des anathèmes aussi injustes et dénués de toute légitimité. On aimerait autant de vigilance pour d’autres crimes bien réels ceux-là, comme la pornographie en ligne ou à l’encontre d’autres grands pédophiles qu’on ne découvre que bien trop tard (cas de Jimmy Saville par exemple).

Il faut d’urgence rétablir la vérité concernant Woody Allen, c’est une terrible injustice qu’il subit et c’est un pur scandale de le rejeter ainsi!

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