J’ai déjà commencé dans l’article précédent à évoquer les ressources de l’Europe. Je vais essayer, dans ce second épisode et sans nous noyer tous dans les chiffres, de répondre à quelques questions que je me pose :
D’où provient l’argent de l’Europe ?
Est-ce que l’Europe nous coûte cher ?
Où vont les dépenses de l’Europe ?
Qu’est-ce que le Royaume Uni va gagner ou perdre en termes de budget, à sa sortie de l’Europe ?
Première constatation : le budget européen n’a aucun déficit, donc aucune dette. MAGIQUE !
Je suis désolée mais ce post va montrer quelques camemberts, et j'espère qu'ils seront lisibles. En tous les cas, ils m'ont aidée à mieux comprendre.
1- D'où provient l'argent de l'Europe?
1.1/ Tout d’abord dans le cadre du budget général, l’Union européenne dispose de ressources propres. Elles sont de trois types :
- les droits de douane qui sont perçus sur les importations en provenance de pays hors UE, en application du tarif douanier commun en vigueur aux frontières extérieures de l’Union. Mais les accords de réduction ou de suppression des droits de douane (ex : accords dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce) ont affaibli le rendement de cette ressource
- Les prélèvements agricoles sont perçus sur les importations dans l’UE de produits agricoles couverts par la politique agricole commune (PAC). Ces taxes prélevées doivent compenser la différence entre les cours mondiaux et les prix plus élevés de l’Union. La part de cette ressource est marginale, notamment en raison de la baisse des prix agricoles européens.
1.2/ Le budget est également alimenté, pour une part marginale (environ 1%), par d’autres recettes :
Eh bien pas tellement, car le total du budget européen ne représente que près de 1% du PIB de l’ensemble des pays de l’Union.
A titre de comparaison, le budget européen 2018 était de 145 milliards d’euros alors que le budget français était à lui seul, de 300 milliards d’euros (soit deux fois plus pour un seul pays alors que les 145 milliards servent à 28 pays, sachant par ailleurs que les dépenses françaiises annuelles, elles, sont de 390 milliards).
Ceci étant, il faut voir ce que chacun des pays donne au budget européen et comparer avec ce qu’il reçoit.
L'Allemagne est le plus gros contributeur de l'Union européenne (19,5 milliards d'euros), suivie par la France (16,2 milliards d'euros), l'Italie (12 milliards d'euros) et le Royaume-Uni (10,6 milliards d'euros). Un "classement" logique dans la mesure où ces pays sont à la fois les plus peuplés et les plus riches de l'Union.
Toutes politiques européennes confondues, la France est le pays ayant reçu le plus fort montant de l'UE en 2017 (13,5 milliards d'euros), suivie par la Pologne (11,9 milliards d'euros), l'Allemagne (10,9 milliards d'euros, oui mais l'Allemagne a déboursé le double!!!), l'Italie (9,8 milliards d'euros) et l'Espagne (9,6 milliards d'euros).
Mes remarques :
Le problème véritable, c’est que la France ne sait pas comment « récupérer » l’argent de l’Europe. C’est vrai que c’est paperassier mais, puisque d’autres y parviennent, pourquoi est-on à la traine pour récupérer l’argent de l’Europe ? On devrait avoir beaucoup plus de retours mais on ne sait pas faire.
Donc, il faut élire des gens au Parlement qui devraient savoir nous expliquer comment faire si on veut bénéficier d’un soutien du budget européen, pas des idéologues ou des beaux parleurs, des gens bien concrets qui travaillent vraiment, pas des députés qui ne font l’aller-retour Paris Bruxelles que pour toucher leurs indemnités.
Je suis quand même impressionnée de voir qu’encore aujourd’hui une grande partie des dépenses européennes va à l’agriculture même si la part de la PAC dans le budget européen a fondu, de 66% à son lancement en 1962 à seulement 38% en 2017.
Je sais par ailleurs que tous les pays du monde (sauf peut-être la Nouvelle Zélande) subventionnent leurs agricultures. C’est vrai que la production de nourriture et l’autosuffisance alimentaire font partie des besoins premiers de toutes les sociétés.
Mais enfin, si tout le monde subventionne, ne serait-il pas préférable que tout le monde s’arrête de pratiquer les prix les plus bas pour des produits qui deviennent de moins en moins sains ? Ce serait bien qu’il existe des conditions sanitaires telles que les agriculteurs puissent produire sans produits chimiques, et qu’ils soient rémunérés au prix qui leur assure une existence digne, non ? Il y a donc des mécanismes incompréhensibles pour moi.
Eh bien pour 2019, le Royaume Uni va continuer à verser sa part.
Il faut bien remarquer que le Royaume Uni bénéficiait de conditions tout à fait avantageuses puisque 66% de son « manque à gagner » c’est-à-dire de son différentiel entre ses versements et ce qu’il recevait était pris en charge par tous les autres pays. Au final les citoyens britanniques ne payaient que très peu pour avoir tous les droits attachés à l’Europe.
A sa sortie véritable, il n’y aura donc que peu d’argent à récupérer, mais au contraire, beaucoup à dépenser pour reconstruire une administration et une organisation différente de celle de l’Union.
Mais bon, c’est une autre histoire que j’étudierai plus tard.
En attendant je conclus que :