Je viens de lire dans le "Time" de cette semaine que les américains seraient atteints d’un curieux symptôme ces derniers temps. L’article est intitulé « Emotional Divide » et signé de Karl Vick.
Des thérapeutes racontent qu’ils ont dû éloigner de leurs salles d'attente les revues avec la tête de Donald Trump à l’affiche parce que ça déclenchait des crises de panique chez leurs patients.
Des enfants hurlent quand ils le voient apparaitre à la télé et certains assurent (adultes et enfants) que son visage les obsède tellement qu’ils n’arrivent plus à faire le vide et à prendre du recul.
Ils éprouvent comme des papillons dans le ventre ( « butterfly feeling in their belly »), mais, contrairement à ce que signifie cette expression pour nous, il ne s’agit pas d’une agréable sensation de plaisir , bien au contraire, cela semble être terrifiant.
Les gens disent que Trump fait partie de leur vie, qu’il est partout, qu’il a complètement envahi Facebook (oui, oui, le vieux Facebook qui a été conçu pour retrouver nos anciens copains!), et qu’ils redoutent ce qui va se passer le lendemain. D’autres disent qu’ils ont perdu des amis à cause de Trump (j’imagine bien les pro et les antis sur Facebook, les discussions continuelles sur la folie de Trump et la politique, et la facilité avec laquelle on se sépare sur les réseaux sociaux, un clic et c’est fini).
Certains affirment qu’heureusement, les tweets Trumpesques sont écrits aux petites heures du matin, moment où la plupart sont encore endormis, ce qui évite une trop brusque montée d’anxiété quand ils sont diffusés.
Enfin d’autres sont profondément déprimés, voire désespérés, et menacent de se suicider (oui, oui, j’ai bien lu, et pas seulement les immigrants, mais aussi tous ceux qui ne savent pas si leur sécurité sociale va être maintenue- et pas seulement les grands malades mais aussi par exemple les femmes enceintes-, ceux qui redoutent la montée des tensions internationales, ceux qui ne savent plus quel va être leur sort).
Je ne parle même pas des LGBT, des trans et des musulmans. (tous des êtres humains, je ne compare pas les uns avec les autres, soyez rassurés)
Beaucoup ont trouvé une voie thérapeutique en manifestant. Certes, il y a toujours eu des manifestations contre le gagnant d’une élection, des désappointements, des déceptions, mais cette fois-ci le phénomène est parfaitement singulier par l’ampleur qu’il a pris et par la peur qui se dégage de façon collective.
Certains individus, submergés par l’anxiété, adoptent des comportements bizarres, changent d’humeur, se replient sur eux-mêmes, en totale insécurité.
Les professionnels de la santé mentale commencent à parler de stress obsessionnel, leurs patients veulent maintenant consacrer leurs séances à parler de politique (c’est drôle quand même !)
A la fin de l’article, il est bien précisé que la source de stress numéro 1 des américains reste bien l’argent, mais c’est maintenant l’argent "sous TRUMP", ce qui potentialise les angoisses.
En lisant cet article je me suis dit :
C’est vrai, ça m’a d’abord fait sourire cette anxiété collective des américains car il y a bien d’autres sujets d’inquiétude dans le monde…..mais quand même ?
Pourquoi ce type-là inspire-t-il cette impression collante de désastre annoncé, comme si une cata va allait bientôt arriver ?
Bon, on va penser à autre chose, LA LA LAND par exemple !
Ou à se déguiser pour le carnaval....