QUE FAUT-IL FAIRE POUR RENDRE UN HOMME HEUREUX ?
Eternelle question qui s’impose à moi en ces temps troublés où on voit pleurer la pauvre Pénélope, si discrète, si aimée par son « homme » politique, et qui en a perdu l’usage de la voix : est ce que les femmes et les hommes sont doués pour vivre ensemble ?
Voyons voir les conseils faciles que je pourrais donner à ma fille, et que, bien entendu, je n’ai guère pratiqués (les conseils ne valent que pour ceux qui les reçoivent) :
Première recommandation : le flatter.
Dans le registre de la flatterie, un homme aime bien être considéré comme quelqu’un « sortant de l’ordinaire », au-dessus de ses pairs, par son intelligence, son caractère, sa mémoire infaillible, sa clairvoyance ; il apprécie tout particulièrement les manifestations de reconnaissance de sa sûreté de jugement (il ne s’est jamais trompé, et de toute façon, mieux vaut faire comme si). Quant à l’intelligence, il faut le valoriser en lui assurant qu’il sort du lot, qu’il est unique, comme tout le monde mais en mieux. Le génie que vous choyez découvre ce que les autres ignorent (la pierre philosophale alors que les autres en sont encore à l’âge du silex, la théorie des quarks et les ondes gravitationnelles alors que l’humanité se vautre dans la paresse intellectuelle, et d’ailleurs c’est un as de tout ce qui est technique ou technologique). A noter que, faute d’attendre des appréciations élogieuses sur son physique, sa taille ou son poids -ce n’est pas seulement le signe d’une lucidité appréciable (il ne se fait pas trop d’illusions), mais aussi la marque d’une grande différence avec nous, qui devons, même à nos propres yeux, nous sentir belles en toutes circonstances– l’homme attend des manifestations d’admiration en contrepartie, sur son intelligence et sur ses capacités physiques. Il n’est pas le plus beau mais souvent le plus fort. Faute de se considérer systématiquement supérieur à nous (comme dans le bon vieux temps), il veut au moins se sentir supérieur à ses semblables. C’est lui THE MALE DOMINANT, c’est atavique, il faut le conforter là-dessus.
Donc éviter à tout prix de citer untel ou untel, ou encore de se pâmer devant n’importe quel homme, juste parce qu’Einstein, c’est le vôtre, pas celui qui a inventé la relativité, ok ?
Deuxième recommandation : l’entourer de votre tendresse.
Car cet homme si énergique et si plein de qualités a néanmoins un grand besoin d’être « rassuré », choyé par des mots tendres et des manifestations de gentillesse et de douceur.
Quand il rentre fatigué de ses 40 kms de course à pied, ou de sa journée de travail au bureau, il faut passer ses bras autour de son cou, lui montrer qu’on l’attendait pour adoucir sa vie, pour le caresser, lui faire des bisous.
Pas de stress à la maison, pas d’odeur de brûlé, pas de gamins qui hurlent sous la table, pas de vieux chignon qui tombe, ou de doudou moelleux enroulé sur votre corps avachi, pas de pantoufles éventrées à vos pieds. Vous êtes fraichement parfumée, soyeusement vêtue, et vous remplissez l’espace de votre vaporeuse féminité.
Que votre journée ait été plus harassante que la sienne ne compte pas. Il est heureux de vous retrouver mais ce n’est pas pour parler de la prune de stationnement que vous avez prise ce matin, ou des travaux de jardin qui deviennent urgents. Il a besoin de votre douceur et de votre légèreté, et de votre affection mutine, pas de vous voir décoller vos lentilles de vos yeux hagards, pas de vous entendre hurler que vous n’en pouvez plus, et que là, là maintenant vous allez rendre votre tablier, parce que votre conne de patronne….
Troisième recommandation : lui foutre la paix.
« Lui foutre la paix » ne signifie pas qu’il cherche à s’enfermer dans le repos et l’inaction, il veut continuer à prendre des initiatives et se sentir autonome.
S’il porte un regard flatteur sur de belles jeunes femmes, voire si vous soupçonnez qu’il s’attarde avec une séduisante collègue de travail, gardez pour vous vos interrogations et évitez de le titiller, du moins tant que vous ne sentez pas que ça devient important : pas la peine de l’inquiéter, s’il reste, c’est que ça va (s'il mange c'est que c'est bon). Et il n’apprécierait pas les manifestations de jalousie. (S’enlever la sale manie de chercher dans le PC, dans le smartphone, et dans ses affaires, donc).
Vous devez fermer les yeux, les oreilles et vous boucher le nez : c’est le chemin de votre bonheur à vous mes poulettes, et c’est un conseil déjà bien rôdé, par des générations et des siècles d’expériences.
Lui foutre la paix, c’est respecter ses passions, qu’elles vous plaisent ou non. Il aime l’informatique, le foot ou la télé, ne portez aucun jugement, c’est sa vie. Si ce n'est pas la votre, cherchez vous une occupation de votre côté. Il est tout pour vous, mais ce n'est pas une raison pour l'empêcher de vivre sa vie.
Quatrième recommandation : continuer à l’intéresser
L’homme, ce grand routinier, est capable d’apprécier, venant de vous, des initiatives et des changements dans son train-train quotidien ; à vous de savoir jusqu’où aller pour le stimuler sans ébranler ses « certitudes » : un aménagement nouveau dans sa maison , une sortie spectacle originale, un projet de week-end ou de voyage inattendu (mais sans excès ; vous ne l’entraînerez pas dans un trekking de 15 jours dans l’Himalaya ou dans un stage de survie dans une île de Papouasie/Nouvelle Guinée, et surtout ne vous avisez pas de virer pas son vieux fauteuil pour le remplacer soudainement par un pouf tendance).
Et lui, qu’attend-il de nous ? Nous devons savoir rester belles, sexy, séduisantes, quel que soit notre âge, - et notre poids d’ailleurs-. Ce qui est important c’est de s’apprêter, de se faire belle, ce n’est pas de l’être, c’est de le paraitre, et peut-être même qu’il s’agit de le croire nous-mêmes.
Attentive à ses désirs, à l’écoute de ses propos (alors qu’il peut avoir tendance à parler à tout moment !), vous êtes aussi bonne maîtresse de maison, fine cuisinière….et vous devez aimer le …
Voilà, c’est simple, non ?
Le problème c’est qu’à quelques adaptations près, j’ai moi aussi les mêmes besoins de tendresse, douceur, liberté...
Si Pénélope ne s'ennuyait pas à la maison et à la messe, peut être qu'elle pleurerait moins?