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SERENA et moi (1er épisode)

SERENA et moi (1er épisode)

(Ce post est une fiction)

C’était bruyant et sale, le poste qu'on m'avait donné récemment,  au travail. Sale parce que situé juste sur le passage aux toilettes et les garçons qui remontaient leurs braguettes dans le couloir, donc sans s'arrêter à la case lavabo, étaient légions. Sale aussi parce que les odeurs…

Et bruyant, je ne fais pas de longs développements. Mais en plus de cette nuisance, on m’avait installé dans le département des développeurs informatiques et ces mecs n’arrêtaient pas de rigoler ensemble, de s’interpeler, de s’engueuler parfois. Bref, je ne sais pas pourquoi, à la faveur d’un déménagement (mais la société procédait régulièrement à de telles restructurations), je me m’étais retrouvé logé loin de mon équipe de commerciaux, dans un emplacement dont vraisemblablement personne ne voulait.

Je déteste les open space, et je ne suis pas un cas spécifique, personne ne s’y fait complètement. Être obligé de travailler dans une rangée ( en l'occurence en bout de rangée côté couloir), devant un ordinateur et sans possibilité de parler à qui que ce soit est à mon avis contre performant. Je ne vois pas comment les entreprises espèrent créer un « esprit » avec de tels espaces de travail, finalement non communicants. Chacun se colle des écouteurs dans les oreilles et tous demandent à télétravailler.

Ma bande de collègues n'est presque jamais là. Alors oui, un commercial, ça se déplace, mais, en fait, pas tellement pour voir le client (on travaille un peu toujours avec les mêmes, pas la peine de se déplacer tous les jours). Un commercial, ça fait des prix, des devis, construit des contrats, et ça, c’est au téléphone la plupart du temps et, bien souvent à distance.

Je travaille dans cette boite depuis 20 ans maintenant, j’y ai mes habitudes. Et j’ai pris mes libertés moi aussi. Je suis la moitié du temps hors du bureau et pour l’essentiel, à la maison. Et "ils" ne sont pas prêts de me voir plus souvent, maintenant que je suis posé en bout de rangée, en face de la pissotière.

Surtout qu'en ce moment je suis en pleine effervescence personnelle. Voilà pourquoi. J’ai rencontré…ben oui, c’est une nouvelle nana, comment vous avez deviné? mais une super super nana, enfin, je ne veux pas trop m’emballer, pas trop précipiter les choses mais vraiment elle me parait….comment dire? à lire ses SMS, j’ai l’impression….qu’il ne manque que quelques pas de ma part pour concrétiser.

Je l’ai rencontrée au boulot, ça change de TINDER mais je consens que ce soit d’une banalité totale, si on en croit les statistiques. Au moins 1 couple sur 3 s’est constitué sur le lieu de travail. Je me demande comment vont faire les générations à venir qui ne travailleront pratiquement plus dans les mêmes locaux !

A plus de 40 ans, faut pas rêver surtout si t’es ni le gendre idéal, ni Casanova, tu ne vas pas rencontrer comme ça, en claquant des doigts, la fée dont tu rêvais plus jeune. En plus de ça, j’ai été vraiment échaudé par ma précédente liaison. Je ne parle pas des filles d’un soir, celles-là, on voit tout de suite si elles ne veulent pas continuer l’aventure au-delà du premier rendez-vous. Je ne parle pas non plus des rencontres de paumées que je cultive habituellement. Les femmes égarées, celles qui ont des problèmes, (psy les problèmes, bien sûr, pas les folles de sexe) , celles qui s’accrochent et qui nous harcèlent pendant des jours et des jours jusqu’à ce qu’on finisse par bloquer leur numéro, celles là je les connais bien aussi.

Mais je raconterai ces histoires plus tard, pour le moment il faut que je vide mon sac, et que je crève l’abcès de mon affaire précédente. C'est nécessaire pour que ma nouvelle aventure puisse avoir des chances de se survivre. Car je suis un grand brûlé de l'amour!

En effet, il y a quelques temps, je pensais bien tenir enfin le bon modèle, celui qui allait me prendre un grand morceau de moi, qui allait structurer ma vie.

Il y a maintenant une dizaine d'années, j’avais rencontré LA FILLE, celle qui est pas encombrante, celle qui est pas moche mais pas non plus pimbêche, pas panthère, pas éteinte, pas dépressive, pas angoissée, (si, si ça existe bel et bien),  celle qui a le même humour que moi, qui sait s’amuser avec presque rien, bref la fille idéale pour moi. On s’est connus comme on dit pudiquement pendant 5 longues années.

Le premier jour, c’était à la campagne et on était tous invités au mariage de copains. Dans ces cas-là, il vaut mieux prévoir de dormir sur place à cause de l’alcool. C’est bien ce que j’avais planifié.

Je fais une petite incise pour dire que naturellement les mariages c’est démodé, que seuls les homos veulent encore s’épouser dans les formes, et que les fêtes de mariage restent toujours aussi insupportables qu’elles l’ont, je pense, toujours été. On ne connait que la moitié des invités, et, soit on campe avec les mêmes, soit on fait le pied de grue devant les canapés. Donc en principe j’évite ce genre de réjouissance qui est pour moi, pire qu’une épidémie de variole.

Surtout que les copains en question, voilà des années qu’ils vivaient ensemble et, qu’ils avaient même procédé à la procréation de deux abominables bambins qu’ils avaient élevés  laisser pousser dans n’importe quel sens de telle sorte que lesdits mômes grimpaient régulièrement au plafond sans que rien ne se déclenche du côté des parents.

Quel besoin avaient-ils de céder au conformisme de leurs grands-parents, hein ?.

Ceci étant c’est vrai aussi que si tu changes de boulot, si tu te fais hospitaliser, ou quand tu vas chercher un papier, quand on te demande si tu es marié et que non, tu ne l’es pas, on commence à te regarder soit comme un mec incasable, ou alors comme si tu cachais des comprimés de Subutex sous ta langue, ou encore comme si t’avais des pratiques un peu spèces, comme le transformisme ou que tu te trimballais une vieille MST. Et d’ailleurs, moi aussi, maintenant, je voulais, mais c’était bien tapi au fond de moi, quitter, au moins formellement, l’état de célibataire et pour ça j’étais même prêt à abandonner toute perspective de sexualité marrante (donc normale).  Parce qu’arrivé vers la trentaine, tout homme doit avoir, au moins une fois, prouvé sa capacité reproductive et sa stabilité émotionnelle. Bref, j’étais d’accord pour devenir, comme ceux qui se mariaient ce jour, un couple habituel, un couple ordinaire et pas être soupçonné de vouloir m’en tenir à des amours passagères. C’était pour cette raison que je m’étais laissé tenter par la fête maritale à laquelle j’avais été dument invité. Mais j’avais prévenu que j’irais pas à la mairie ou l’église, que je ne viendrai que pour la bouffe et le vin.

De fait, champagnes, buffets, musiques, je ne me souviens pas très bien de tout mais globalement, il y avait de quoi passer un moment agréable, même seul. Mais il s’y trouvait aussi quelques filles, car les copains s’étaient ingéniés à nous apparier, c’est dans les coutumes.

Ma demoiselle d’honneur,  c’était Serena (wouais, c’est joli, ça fait patineuse), et elle avait à peu près le même âge que moi. Belle chevelure longue et blonde (j’ai pas déjà dit quelque part que ça m’excite les cheveux des femmes ?), jeans troués (mais les copains avaient spécifié qu’il n’y aurait pas de formalités pour les vêtements), talons. Elle dansait avec peu de mouvements mais je dirais avec beaucoup d’intelligence, j’aurais pas cru. La salsa de toutes façons, c’est une arme létale pour une nana. Tu ne mates que les cheveux qui se balancent et tu te demandes d’où vient le déhanchement, qui fait des vagues dans le corps. J’ai analysé et j’ai jamais trouvé le truc. Ça doit partir des hanches, à moins que ce soit des fesses.

( à suivre)

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