Oui, ça non plus, ce n’est pas dans mes habitudes. Ceci étant, je ne me suis jamais interdit de parler d’un livre pour enfants et je le ferais plus souvent si j’étais mieux informée sur les parutions récentes et la qualité des livres pour la jeunesse.
Pour mon petit-fils de 4 ans je fais extrêmement attention aux illustrations, car je trouve que l’éducation à la beauté doit commencer très vite et je me refuse à lui lire des livres horriblement illustrés. Bien entendu, je regarde aussi le contenu car très souvent les textes sont d’une pauvreté confondante. Pas d’histoire, pas de magie, pas de profondeur, je me demande bien qui est accepté par un éditeur et sur quels critères.
S’agissant du marché de l’édition, on sait bien que les chiffres montrent une baisse constante de l’impression de livres papier. Je suis certaine que même numériques, les livres attirent de moins en moins de lecteurs. Il parait qu’on ne lit plus que les titres dans les journaux, alors lire un livre entier…ça ne doit pas arriver à tout le monde.
Pour l’édition jeunesse en revanche, j’ai vu les chiffres. Il y a eu des records de ventes pendant la période du COVID. Et un recul assez significatif depuis. Mais globalement, certains titres sont tirés à des niveaux qui font pâlir d’envie les auteurs de romans. « Petit Ours Brun », qui certes rassemble une série de titres, est vendu à plus de 500 000 exemplaires/an. Le top, c'est Mortelle Adèle avec plus de 2 millions d’exemplaires/an et Monsieur Madame à plus d’un million.
On pourrait donc croire que les ventes se portent bien, mais ces chiffres monstrueux cachent de fortes disparités.
Et c’est très difficile à un auteur de livres jeunesse pour les petits de trouver un éditeur puis de rentabiliser l’investissement consenti. C’est pourquoi je donne, comme je peux, de la visibilité à ceux qui, par goût, par choix, par talent, tentent de publier de bons textes pour les enfants. L’autrice Catherine Traba en est à son troisième opuscule et cette fois-ci, il a fallu qu’elle choisisse l’auto-édition, faute d’un éditeur capable d’imprimer et de rendre disponibles les livres dans les occasions nécessaires. Elle mérite donc que je lui accorde un peu de place sur mon blog.
Après "La drôle de rencontre de Roudoudou l’écureuil" et "l’Étrange maladie de Léon le girafon", la voilà qui s’intéresse à la coccinelle, "Annabelle la coccinelle qui n’aimait pas ses pois".
Celui-là est destiné aux enfants en apprentissage de la lecture. Les textes sont courts, n’envahissent pas toute la page, sont illustrés sobrement, mais illustrés à chaque page. Et il y a une vraie histoire qui a un sens.
Annabelle la coccinelle n’aime pas ses pois, ni son poids d’ailleurs à cause de ses formes un peu trop rondes. Elle aurait bien préféré avoir la taille de guêpe… de l’abeille ! Au final, les deux amies recensent les avantages de leurs costumes respectifs.
Comme à chaque fois, les livres de Catherine Traba se terminent par des informations sur l’espèce animale dont on parle. Cette fois-ci, on apprendra pourquoi la coccinelle est censée porter bonheur, combien de pois, elle porte et quels sont ses ennemis.
Mais on en apprend aussi un peu sur l’abeille. Pas toute l’histoire de l’abeille et la vie de la ruche, car ce n’est pas le sujet, mais quelques indications sur leur communauté, leurs ennemis et sur les expressions courantes à propos du bourdon.
Voilà un petit livre intelligent à mettre en toute confiance dans les petites mains des lecteurs débutants.