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Les gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde (De Villiers 2020)

Les gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde (De Villiers 2020)

Honnêtement, je n’ai rien de commun avec cet homme politique. Mes idées, mes engagements, mes sensibilités et mes origines m’ont toujours tenue à l’écart des orientations de ce politicien. Je n’ai jamais bien compris non plus comment il pouvait représenter une force politique, tant son parler baroque et ses idées conservatrices me paraissaient à l’opposé du progrès et des projets d’avenir utiles pour la France.

J’ai pourtant lu ce livre, conseillée par une amie. Ce n’est pas si bizarre de ma part, car je m’intéresse un peu à tout et qu’il m'a toujours paru préférable de s’ouvrir à d’autres points de vue plutôt que de garder les siens enfermés dans le coton de l’entre soi.

Et je le dis tout net : je ne vois rien dans ce livre qui puisse contredire ce que je pense. Bien au contraire.

De Villiers n’est pas un inconnu : il porte un nom à particule, a un frère général qui s’est fait virer par le président, et il est à la tête d’un immense succès français que le monde entier nous envie : le parc d’attraction du Puy du Fou. Il est le père d’une tripotée d’enfants et sa famille n’est pas vraiment exemplaire question mœurs et abus sexuels. C’est un catho fervent, connu pour ses sympathies royalistes. Voilà pour les côtés déplaisants.

Mais pour les côtés plus « in », je pense que c’est un franc-tireur, qui mène sa barque à son gré, possède encore suffisamment d’influence pour « faire » des élections et se sent assez libre pour critiquer, y compris ceux qu’il connait assez bien. Ça devient rare aujourd’hui.

Ce livre a été écrit en mai 2020, et De Villiers a certainement « profité » du confinement pour le réfléchir et l’écrire.

Question style, on retrouve bien le personnage flamboyant, très cultivé, au vocabulaire un peu suranné mais extrêmement riche, habile et puissant, aux références multiples. Ça aussi, ça devient rare. On n’a plus l’habitude du style « écrit » , et de connotations culturelles qui plongent dans les textes antiques, les habitudes latines ou grecques, la bible etc…Son livre n’est pourtant pas un livre d’érudit. C’est un pamphlet, avec un souffle, une colère, une vérité dans l'indignation, des formules de tribun (aujourd’hui on parle de punchlines), bref une vigueur et une vitalité qui m'ont confondue.

Ce qu’il dénonce ? La gestion de la crise sanitaire, au terme du premier confinement, la duplicité d’un certain président à qui on aurait quasiment donné le bon dieu sans confession lors de sa campagne électorale et qui révèle aujourd’hui sa face hideuse de Mister Hyde, la catastrophe qui attend la France. Et on était en mai 2020, où tout pouvvait encore être rattrapé, que penserait il aujourd'hui alors que l'effondrement (total, radical, et "voulu") est sous nos yeux?

Dénoncer c’est bien, et ça fait du bien. Surtout quand on vit dans l’absurdistan d’un second confinement. Tout ce que révèle De Villiers prend encore plus de sens aujourd’hui, il a vu clair dès le mois de mai.

Mais dénoncer ne suffit pas.  De Villiers a pris la plume aussi pour rappeler ses positions antérieures que tout le monde avait considérées comme rétrogrades et hyper-conservatrices. Moi aussi, je l’ai dit, j’avais  mis à l’isolement les voix souverainistes que je trouvais passéistes. Et de fait, je pense toujours que la question du « retour », du regard en arrière, la nostalgie du « c’était mieux avant » ne sont pas de nature à construire un projet commun.

Sauf que là,  De Villiers souligne à quel point ces vieilleries reviennent en boomerang : on n’a pas de masques, pas d’industries, pas de puissance nationale. Pour lutter contre une pandémie qui gèle tous les mouvements humains, il aurait été bien préférable de disposer de nos capacités de production, de ne pas être dépendant d’un pays unique : la Chine, et de pouvoir maitriser nos frontières.  On en pense ce qu’on en veut, mais franchement, sur ce coup-là, il a tout juste.

Il analyse et décrit ses liens avec un certain candidat devenu président et ça rejoint ce qu’a écrit sur ce sujet , Marc Endelweld qui a, lui aussi, analysé le personnage, et qui doit se situer à l’autre bout de l’échiquier.

Je ne suivrais pas  De Villiers sur toutes ses idées politiques, sans aucun doute, mais sur la question de la première crise sanitaire, et des dangers qui menacent la France, il a vraiment des accents de sincérité et même de souffrance, de révolte authentiques qui forcent le respect. Cet homme exprime un traumatisme que je partage, comme bien d'autres français, hélas! Que chacun se fasse son opinion…

 

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