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Le niveau baisse

Le niveau baisse
Le niveau baisse

J’en ai assez que tout le monde s’époumone sur le niveau des élèves qui baisse. Et comme je suis engagée dans une réflexion sur l’éducation, je m’autorise un coup de gueule à ce sujet.

  1. Les faits d’abord :

Toutes les études le montrent : le niveau des élèves français baisse. Que ce soit en mathématiques, en lecture ou dans d’autres matières, les élèves français maîtrisent moins bien les fondamentaux que leurs homologues des pays voisins.

On n’arrête pas d’en prendre conscience, mais, malgré toutes les réformes, il est avéré que, spécifiquement en France, nos élèves accumulent les retards, les faiblesses, et les inégalités entre les meilleurs et les plus mauvais ne cessent de s’accroitre.

(Il y a bien sûr le fameux classement PISA, « Program for International Student Assessment », mais aussi Timss (Trends in International Mathematics and Science Study) et PIRLS (Progress in International Reading Literacy).

Ceci étant le classement PISA place la France à un niveau intermédiaire sur une échelle de 65 pays, ce qui n’est pas la dernière place non plus. Mais la France se situe, pour les résultats chiffrés des élèves en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE, ce qui est tout de même problématique.

Quels sont les premiers et derniers élèves de la classe monde ?

Singapour dans toutes les matières, la Finlande, le Japon, l’Estonie, le Canada…

Les derniers sont : l’Algérie, la Tunisie, le Pérou, le Brésil, le Mexique.

Pour les Universités, la France arrive en queue de peloton, mais je ne vais pas en parler car notre système ne rentre pas facilement dans les classements : les universités françaises ne sont pas à comparer avec la Ivy League, et il n’est pas question, dans ces classements, d’éprouver le niveau des étudiants, mais seulement de construire une « réputation » basée sur des critères comme les publications, la place de la recherche….

Ceci étant, j’ai bien entendu des professionnels se plaindre du niveau des étudiants, des ingénieurs par exemple, en soulignant combien « de leur temps », ceux-ci étaient plus capables qu’aujourd’hui de solutionner des dérivées, équations et autres fractales.

On ne saurait donc plus ni lire, ni écrire ni compter aujourd’hui en France.

Moi-même j’ai constaté parmi les personnes des générations suivant la mienne, une tendance aux fautes d’orthographe qui finit par me choquer, alors que je suis plutôt encline à la mansuétude vis-à-vis des jeunes.

  1. Alors d’où cela peut-il venir ?
  • L’enseignement était plus scolaire, plus magistral autrefois ;

Si on prend, non plus les étalonnements internationaux mais la période de référence puisque nos scores ne cessent de baisser, est ce qu’on peut affirmer que l’enseignement magistral est meilleur que les méthodes participatives ?

Ce n’est pas certain du tout : les anglo-saxons ont toujours privilégié le participatif et ne s’en sont pas moins bien portés pour autant.

  • Les programmes sont trop légers

Timss montre que sin on pense renforcer le niveau avec des horaires plus lourds, on est à côté de la plaque : tout n’est pas question d’horaires. Les petits Français ont193 heures de maths durant leur année de CM1. C’est beaucoup plus qu’en Suède, en Finlande ou en Pologne, qui ont pourtant de meilleurs résultats. En terminale S, à l’exception du Liban, la France détient en la matière un record, avec 222 heures à l’année consacrées aux maths.

  • Les élèves sont fainéants

On accuse la TV, les jeux vidéo, la désaffection pour la lecture….oui, mais cela ne signifie pas que nos jeunes soient devenus paresseux. Le monde change, comment en éloigner nos enfants ?

Je me souviens que, « DE MON TEMPS », on accusait les bandes dessinées qui sont aujourd’hui considérées comme un art à ne pas négliger.

Il semble que les enfants apprennent plus de choses, surtout quand je vois avec quelle rapidité les miens se sont mis à l’anglais et surtout à l’informatique. Taper sur un clavier m’a paru quand même difficile quand j’ai commencé à 30 ans.

Et je connais des personnes du 3ème âge qui ne s’y sont jamais mises. Ces personnes connaissent les départements et leur chef-lieu, mais franchement ce savoir-là n’est plus très utile. Alors ?

Je ne suis pas de ceux qui estiment qu’il ne faudrait se former qu’à ce qui est strictement utile car alors on enferme les gens dans des connaissances pratiques qui ne leur permettront pas d’être des adultes pleinement épanouis, qui réfléchissent et....vont voter.

  • Il y a trop de monde à l’école et les enseignants sont contraints au laxisme

Pourrait-on sérieusement écarter des élèves aujourd’hui au motif que non de non, ils n’y arriveront jamais ? C’est certain, nous connaissons tous les enfants cancres qui sont devenus de grands savants, de grands entrepreneurs, de grands leaders, par la suite, donc ce ne sera pas la sélectivité qui va régler le problème de l’orthographe.

Ou alors, on aura une bande d’ignorants illettrés qui ne sauront pas quoi faire de leurs dix doigts à gérer au quotidien. Les grands savants côtoieront des inadaptés en quantité. Pas facile de faire une société avec ça !

  1. Que faut-il en conclure ?

Je n’ai pas épuisé le sujet, mais voilà mon coup de gueule : tant pis pour l’orthographe, pour le calcul et les sciences.

Le QI moyen d’un enfant n’a pas baissé, on apprend ce qu’il est courant d’apprendre pour vivre dans l’époque où on vit, et si c’est l’ordinateur, eh bien, pourquoi faudrait-il que ce soit moins bien ?

Nous ne sommes pas devenus fainéants parce que je pense que nous l’avons toujours été : notre société nous permet (merci, merci) d’être moins travailleurs que nos ainés, il faut s’en réjouir….et relativiser.

On travaille encore beaucoup, peut-être trop…

Je reste choquée par les fautes d’orthographe mais c’est normal que je m’offusque, c’est une question de génération KOI !

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