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Costa Brava Lebanon (Film Liban 2022)

Costa Brava Lebanon (Film Liban 2022)

Même si la réalisatrice, libanaise, vit aujourd’hui à New-York et qu’il lui est ainsi plus facile de réaliser des films que si elle était au Liban, le simple fait d’avoir tourné sur les collines autour de Beyrouth relève de l’exploit.

Le film s’ouvre sur un panoramique du port de Beyrouth où se dessine la silhouette macabre de l’entrepôt qui a explosé en 2020. Et, de la colline où se déroule l’action, on voit souvent rougeoyer les feux de la capitale du Liban à l’agonie.  

L’histoire est celle d’une famille qui a décidé, 7 ans auparavant, de s’installer sur les hauteurs, dans la nature encore préservée des petites montagnes qui cernent Beyrouth, au sein d’une végétation méditerranéenne faite de résineux, de chênes et de plantes odorantes. La famille vit en autarcie, après avoir quitté la grande ville où il devenait de plus en plus difficile de s’épanouir. Tout le monde cultive des petits légumes et des fruits, la maison ressemble à un bric-à-brac pour bobos alternatifs, mais n’est pas dénuée de confort moderne : il y a une belle piscine à débordement, mais sans le tape à l’œil du luxe : l’eau de la piscine est filtrée par une sorte de grosse lessiveuse manuelle, et ses abords restent rustiques, feuilles éparpillées et transats, petits carreaux au sol, rien d’extraordinaire donc.

La maison est une maison de famille, où la propriétaire, la grand-mère malade des poumons, en fin de vie, est aussi retournée habiter.

Tout irait pour le mieux dans ce paradis terrestre si, un beau jour, la quiétude des habitants de ce quartier, n’était troublée par des camions venus construire une décharge juste à leurs pieds. Il est tout de suite dit que la décharge est payée par des investisseurs étrangers, par la France, « une grande amie du Liban » et qu’elle doit être enfouie en respectant des normes environnementales strictes.

Mais évidemment, rien de tout cela ne sera respecté, la corruption consistant précisément à faire main basse sur les fonds investis et à construire a minima pour pouvoir détourner le plus d’argent possible.

Les poubelles sont donc déversées à l’air libre, pile devant le petit paradis de la famille, quia, elle, refusé les pots-de-vin pour s’en aller.

Et la vie va progressivement devenir insupportable, la piscine sera infectée, les sacs-poubelles s’éventreront sur les plantations de légumes, tout se délitera, comme dans le pays tout entier, livré à lui-même, livré à la déchéance, devant la communauté internationale complètement impuissante.

La famille ne peut rien faire non plus, il n’y a plus de justice, plus de pouvoirs publics, plus aucun recours n’est possible et c’est tout un pays qui s’enfonce dans le noir.

Le film est parfait techniquement, les images sont splendides, les personnages attachants. Mais comme toutes les scènes sont tournées au même endroit et que le récit s’attarde sans parfois arriver à dégager des moments forts, je trouve que le film traine en longueur, manque de nerf, de vivacité, en un mot de rythme. Dommage, car on s’attache aux personnages très bien décrits. À noter le rôle de la petite fille Rim, absolument géniale !

Film danois, français, libanais, norvégien, qatari, espagnol, suisse de Mounia Akl. Avec Saleh Bakri, Nadine Labaki, Nadia Charbel (1 h 47).

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