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BlacKKKlansman (Film de Spike Lee)

BlacKKKlansman (Film de Spike Lee)

Grand prix du jury au festival de Cannes 2018, le film de Spike Lee, Blackkklansman, a rempli la salle en cette fin d’aout, ce qui est assez rare pour être noté.

J’ai été surprise d’apprendre qu’il s’agit d’une histoire vraie, dont le protagoniste principal a d’ailleurs tiré un livre  intitulé « Black Klansman : A Memoir », tant les évènements relatés paraissent abracadabrantesques.

Un jeune policier noir, dans les années 1970  a bien infiltré pendant 7 mois le KKK, jusqu’à être pressenti pour en diriger la « section locale ».

En 1978, le premier policier noir de la ville de Colorado Springs (Colorado, USA), Ron Stallworth, agé de 25 ans,  répond à une petite annonce publiée dans le journal local rédigée comme suit : :  “Ku Klux Klan. Pour toute information : BP 4471 Security, Colorado 80230” l.

S’il a été facile de cacher l’identité de la future recrue par téléphone, une stratégie a dû être mise en place pour les rencontres en face à face. Chuck, un autre policier, blanc cette fois, se fera passer pour Ron Stallworth lors des réunions du KKK. Lors de la première rencontre, le leader KKK se réjouit que ce nouvel adepte n’ait “aucun sang juif en lui” et explique que l’adhésion coute 10 dollars, sans compter les coûts additionnels pour la robe et la cape. S’en sont suivies des activités comme le visionnage de films nationalistes, des tirs d’armes à feu, et des réunions nocturnes avec incendies de croix.

Le policier a même réussi à établir des liens avec David Duke, le « Grand Sorcier », figure de l’extrême droite américaine et militant de la suprématie blanche, qui affiche aujourd’hui tout son soutien à Donald Trump.

Ron Stallworth, âgé de 65 ans maintenant, a publié son enquête en 2014, et il en rit encore.

“Les groupes comme le Ku Klux Klan, les néo-nazis, les skinheads, l’alt-right, appelez-les comme vous voulez, ils sont tous les mêmes. Il faut savoir qui ils sont, ce qu’ils sont et il faut s’attaquer à ces problèmes lorsqu’ils se présentent. Trop de personnes ont peur de parler des questions raciales, il faut prendre position et y remédier, peu importe la manière”, soutient-il, en alertant sur le suprémacisme blanc qui est devenu un phénomène de masse aux Etats-Unis. Ce sont des suprémacistes qui ont réussi à faire élire un certain Trump, un président qui n’hésite pas à prendre leur défense et à relativiser leur nocivité (voir les émeutes de Charlottesville, l’an dernier).

 

Le film est à la fois jubilatoire (c’est une bonne blague infligée au Klan) et engagé : on y voit une Angela Davis, adorable en Laura Harrier

La critique anti Trump, anti idéologies racistes et anticorruption est assez caricaturale, mais elle n’en reste pas moins puissante. Le discours d’Harry Belafonte est très émouvant.

Mais c’est surtout un enchainement de dialogues corsés, malicieux, de blagues de corps de garde, de situations cocasses et des personnages cousus main.

Ce n’est pas le film du siècle, mais c’est plaisant, bien enlevé quoique parfois loufoque, et je dirais qu’il s’agit d’une charge salutaire en ces moments difficiles pour l’esprit de tolérance.

J'ai adoré aussi l'ambiance seventies et les coiffures afros! La musique groove est obsédante.

 

Acteurs principaux: John David Washington, Laura Harrier et Adam Driver

 

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